Erdogan, monsieur propre aux mains sales

Une dangereuse confrérie religieuse (trois millions de membres, 10 millions de sympathisants) tient les rênes du pouvoir depuis l’arrivée d’Erdogan à la tête de l’Etat et serait à juste titre au cœur des attaques actuelles. Il s’agit de la secte de l’imam Fethullah Gülen favorable à un juste équilibre ‘’entre foi islamique et capitalisme’’.

Le Coran d’une main, le tiroir-caisse de l’autre. Une sorte de credo revisité qui se situe à mi-chemin entre la foi dans l’Islam et la croyance en l’argent, avec front à terre et mains dans les poches. Si possible, celles des autres.




Recep Tayyip Erdogan

  

Malgré le mea culpa tardif d’Erdogan visant ce qu’il nomme « des institutions parallèles à l’État (…) des forces obscures qui menacent la nation [et] des bandes qui ne pensent qu’à leur propres intérêts, sous le couvert de la religion », le mal est fait.

Qu’on ne s’y trompe pas. Sans Erdogan au pouvoir, les Gülenistes, dont le fondateur est en exil aux Etats-Unis depuis 1999, n’auraient pu à ce point noyauter l’Etat. La rupture ne date que de novembre dernier, où un revirement soudain conduisait le premier ministre à fermer les écoles de soutien scolaire, source importante de revenus pour la confrérie. Le règlement de comptes qui s’en suit désormais ne trompe personne. Erdogan, lui-même ancien enseignant güléniste modèle, porte la responsabilité entière de ce fiasco. Il s’est toujours servi de l’entraide socioreligieuse du mouvement pour gagner des voix et asseoir son pouvoir personnel.

A chaque échéance électorale, le mouvement Gülen a apporté son soutien et conduit à la victoire dans les urnes. La coalition du Gülen-AKP voulait en finir avec le contrôle historique de l’armée, garant depuis 1923 de la république laïque instaurée par Mustafa Kemal. Depuis ces nombreuses années, cette nébuleuse islamo-conservatrice s’est partagé avec avidité et sans anicroche le gâteau de l’appareil d’Etat turc en particulier dans les milieux financiers, policiers et judiciaires. Ce ‘’partenariat stratégique’’ comme disent les experts ne s’est jamais démenti et s’est réalisé au bénéfice de grands procès retentissants qui ont touché des hauts gradés de l’armée, des universitaires, des journalistes. Une sorte de régime autoritaire mettant au pas la société civile.


Ce qui devrait en toute logique coûter

à ce monsieur propre aux mains sales

qu’est Recep Tayyip Erdogan

le poste convoité de chef d’Etat.

 

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Mais le premier ministre bénéficie de nombreux appuis et d’un soutien non négligeable dans l’opinion publique. Les affaires en cours ne le rendront pas forcément moins populaire. C’est l’opposition qui doit profiter de cette occasion pour convaincre et l’emporter.



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