Juifs du Brésil et esclavage




Tribune juive a publié en 2014 un excellent article de Jean-Paul Fhima  intitulé   » Juifs du Brésil et esclavage, de la vérité au fantasme » qui a intéressé beaucoup de lecteurs et nous avons reproduit certains des commentaires les plus significatifs.




Un lecteur qui écrit sous pseudonyme nous a adressé un commentaire particulièrement perfide que nous avons transmis à Jean-Paul Fhima. 

Vous lirez ci-dessous le commentaire en question puis la réaction de JP Fhima.

 Enfin, nous avons jugé bon de republier l’article sur les Juifs du Brésil.




Commentaire 


Saul Friedman n’est pas un spécialiste. Son livre est truffé d’erreurs factuelles (et de fautes d’orthographe).
Eli Faber a écrit un livre militant. Si j’osais, je dirais qu’il a écrit un livre négationniste. Mais sa portée est de toute manière limitée, puisqu’il se concentre sur l’Angleterre et les Etats-Unis. Il a tout de même trouvé le moyen de « rater » plusieurs dizaines de négriers manifestement juifs qui apparaissent dans la Slave Trade Database.
Les Juifs ont été décisifs (mon propos porte uniquement sur la traite transatlantique) à deux niveaux :
S’il est vrai qu’ils sont relativement discrets au moment de « l’apogée », ce sont eux qui ont développé l’esclavage de masse dans les plantations brésiliennes ainsi que le commerce triangulaire. La propriété intellectuelle du modèle économique leur revient de plein droit. Rien que pour ça, ils portent une lourde responsabilité.
* Ils ont également joué un rôle décisif dans la propagation de la traite dans des pays qui s’étaient débarrassés de l’esclavage depuis des siècles. En Europe, à mesure qu’ils fuyaient la péninsule ibérique, ils se sont installés dans de nombreux ports, qui dans leur sillage se sont tous lancés dans la traite. En revanche les ports qui les ont refusés sont restés à l‘écart de cette activité. Dans tous les pays ils ont joué un rôle d’initiateur et de catalyseur. On peut en dire autant de l’autre côté de l’Atlantique. Ils ont été les principaux vecteurs de l’économie négrière dans les Caraïbes, notamment au moment de leur expulsion du Brésil en 1654.
Si on comptabilise les Juifs, les Nouveaux Chrétiens et les « Zera Yisrael », très actifs dans la traite brésilienne, il faut placer le curseur quelque part entre 25% et 50% de la responsabilité totale.

Ce n’est pas pour rien que le chef de votre communauté ces dernières années s’appelait « Cukierman » : celui qui fait commerce du fruit de la traite des Noirs.
C’est plutôt lourd, comme bilan, mais c’est la réalité. Il aide à comprendre l’antipathie qu’ont pu susciter les Juifs au cours de leur histoire, et qui ne s’explique pas uniquement par « les préjugés », ou l’intolérance religieuse.
D’ailleurs si vous traduisez Dieudonné en justice pour ses déclarations à l’emporte pièce, c’est pour essayer d’intimider les historiens et les empêcher de parler de ce passé embarrassant.

Ce n’est pas ainsi que l’on redore son blason.

Cdlt


Réponse 

Ce commentaire ne cite pas ses sources et fait un réquisitoire sans même identifier son auteur. Comment vérifier des arguments qui tombent comme des couperets ? Ce n’est plus un commentaire, c’est un procès stalinien !
Et que penser de cette phrase ?  : « D’ailleurs si vous traduisez Dieudonné en justice pour ses déclarations à l’emporte pièce, c’est pour essayer d’intimider les historiens et les empêcher de parler de ce passé embarrassant. » De quels historiens parle-t-il ? De quelle nature l’intimidation ?
« Saul Friedman n’est pas un spécialiste » écrit-on. Et l’auteur de ce commentaire l’est-il ? Qu’il sorte de l’anonymat s’il pense que ce qu’il dit relève de la science exacte, et non de ses convictions. Quand on voit des Juifs partout, n’est-il pas naturel de se montrer à eux ? A armes égales, le débat sera ouvert.

Jean-Paul Fhima