L'islam dans la République, la République dans l'islam?

Il y a environ 5 millions de Musulmans en France, mais seule une minorité mènerait une offensive confessionnelle dans l’espace public.
Cette minorité incarne un islam politique, dans ses variantes les plus modérées aux plus extrêmes. Cette politisation de l’islam est inquiétante. Pour les uns, l’islamisme serait une tactique délibérée et interne à la religion musulmane. Pour les autres, il résulterait des crispations identitaires et défensives contre l’islamophobie.



http://www.tribunejuive.info/wp-content/uploads/2014/03/Capture-d%E2%80%99e%CC%81cran-2014-03-03-a%CC%80-13.04.17.png



Une seule certitude. En France, depuis une dizaine d’années, des clivages sérieux dans les modes de vie et de pensée provoquent une fracture sociale profonde. Chaque jour, l’ultravisibilité des pratiques religieuses musulmanes, les conversions nombreuses à l’islam dans les milieux populaires, les violences intégristes au nom d’Allah, induisent un repli communautaire qui nie ou conteste la République. Chaque jour, les mosquées profanées, les provocations extrémistes, l’intolérance antimusulmane, fragilisent la cohésion nationale.

Un islam intrusif se généralise, un racisme brutal se dévoile. Dérives, rejets et incompréhensions réciproques menacent un vivre ensemble devenu complexe.
Les récents sondages illustrent ces tensions. Alors qu’une enquête Ifop-La Croix (juillet 2011) révélait une augmentation de la pratique religieuse des Musulmans de France (71% respectent le Ramadan) et un suivi plus assidu de leur foi, ces derniers se disent davantage stigmatisés et incompris. Par ailleurs, 80% des Français non-musulmans craignent la poussée d’un islam intégriste qui influerait dangereusement sur leurs « modes de fonctionnement » (Ipsos, janvier 2013) et sont favorables à une généralisation de la laïcité dans les entreprises (enquête BVA, mars 2013).

Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM, créé en 2003) considère que l’islam majoritairement modéré et respectueux de son environnement, est victime d’amalgames. « Acculé à une identité différente » (Figaro, 24 octobre 2012), il serait vu comme un ennemi cultuel et culturel. Les peurs de part et d’autre proviendraient d’idées reçues et fausses, nourries par des fantasmes respectifs.
Un éclairage est nécessaire. Dans la religion musulmane, il n’existe pas de barrière étanche entre le spirituel et le temporel. La confusion des deux sphères trouve ses origines dans l’évolution historique des sociétés arabo-musulmanes, selon les époques et les régions. Cette sécularisation du phénomène religieux s’oppose aux valeurs modernes des Lumières qui distinguent strictement le sacré et le profane. Pour parler clair, l’islam et la République n’ont pas les mêmes valeurs. Est-ce à dire pour autant qu’ils ne peuvent pas cohabiter ?

Le contexte national et international exacerbe les tensions entre communautés. Le fossé se creuse, pétri de défiances et de doutes.

Les attaques terroristes commises à La Défense (et à Londres), en mai 2013, étaient-elles des actes isolés ou bien l’expression d’un programme politique qui n’avoue pas son nom ? S’agit-il d’« une trahison de l’islam » comme s’empressait de le dire devant la presse le premier ministre britannique David Cameron ? Ou bien ces « fous de Dieu » qui voulaient décapiter les passants en citant des versets du Coran, sont-ils le bras armé d’une stratégie qui les dépasse ?





lire la suite dans  TRIBUNE JUIVE