En grec, le mot Dikaios veut
dire ''homme de bien et de vertu'' ; dans la Bible, le tsaddiyq
est ‘’ celui qui est du côté de la vie et de la justice’’.
Abraham, Noé et Job sont les premiers des justes.
Les Justes parmi les nations
sont des milliers d'hommes et de femmes anonymes qui ont sauvé des
centaines de juifs pendant la seconde guerre mondiale.
Et
aujourd'hui, où sont les justes ? Alors que les mises à mort
antisémites resurgissent
d'un néant que l'on croyait banni, allument-ils des bougies et
ploient-ils sous les fleurs ? Montrent-ils leurs larmes et des
faces d'enterrement ?
Ou bien refusent-ils de se
taire avec les salauds et les pleutres ?
Sarah Attal-Halimi, médecin
juive orthodoxe et directrice de crèche sexagénaire, a été battue
et défenestrée du troisième étage de son immeuble, en plein Paris
le 4 avril 2017, par son voisin de 27 ans, Kada Traoré, qui aurait
crié « Allahu akbar. » Elle a été inhumée le 9 avril
à Jérusalem. Deux jours plus tard, une marche blanche en sa mémoire
a défilé paisiblement dans le quartier de Belleville, une fleur à
la main. « Le
procureur de la République, François Molins, a expliqué que « à
ce jour, il est impossible de déterminer s'il s'agit d'un acte
antisémite ou pas ». L'affaire nous dit-on, a toute
l'apparence d'un « acte de déséquilibré … lequel a
été confié aux services psychiatriques ».
Le crime ignoble semble
d'office relégué à la rubrique ''fait divers''.
Pourtant,
« la famille de la victime nous rapporte que le meurtrier
traitait régulièrement Madame Halimi de ‘’sale juive’’,
validant hélas ma conviction profonde depuis le début :
l'antisémitisme est le facteur déterminant dans ce meurtre ignoble.
(…) Ces insultes à répétition peuvent étayer la motivation
antisémite du crime » (Meyer Habib, Facebook) .
« Depuis
20 ans, la famille du 2ème (étage) persécutait Madame Halimi et
ses enfants. Ils étaient régulièrement insultés et traités de
sales juifs. Les filles de la famille également. Ainsi, Elisheva
Halimi a été poussée un jour dans l’escalier par une des sœurs
de l’assassin. »
(Jforum,
13 avril 2017).
La
presse a
évoqué à peine la tragédie, probablement occupée à mieux faire
en période électorale. « Nos
grands médias pourtant si bavards n'ont pas encore relaté ce
terrible meurtre commis mardi dernier à Paris ». Leur silence
coupable (complice ?) contribue à une « décivilisation »
(Brigitte Stora, le
Huffington Post
, 11 avril 2017).
Une
façon d’exclure les Juifs « du statut de victime »
dans « un récit médiatique » étrangement sélectif
conclut avec amertume Pierre Lurçat dans son article « l’étrange
silence autour de la mort de Lucie (Sarah) Halimi, toutes les
victimes se valent-elles ? » (Causeur,
14 avril 2017).
Un
crime dont la nature, en filigrane, rappelle l’horrible mise à
mort de Sébastien Sellam le 20 novembre 2003, autre juif assassiné
par son voisin ‘’schizophrène’’
Adel
Amastaibou ;
''fait divers'' déjà boudé à l’époque par des médias
soucieux de ne pas mettre de l’huile sur le feu.
Marche blanche pour Sarah
Attal-Halimi, 9 avril 2017
|
Suite dans Tribune Juive, 27 avril 2017